Un superministère «vert»

Thursday, October 25, 2007

CHRISTOPHE SCHOUNE

mercredi 24 octobre 2007, 13:15
136 jours sans gouvernement. Un accord est quasi ficelé sur le développement durable. Le nucléaire prolongé, l'Orange bleue s'engagerait ensuite dans un plan alternatif aux énergies fossiles.

Cela semble acquis : la possible coalition Orange bleue optera pour un superministère du Développement durable. Regroupant les matières énergétiques, environnementales et de transports, ce ministère vert serait la pierre angulaire des politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Portée par la société civile et au centre d'une majorité de programmes politiques, cette revendication ne semble pas avoir posé de problèmes aux négociateurs. Les sherpas se sont quittés hier en début de soirée et semblaient confiants quant à l'issue, ce mercredi, de ce chapitre.

De quelles missions ce superministère sera-t-il investi ? La prolongation de la durée de vie de certaines centrales nucléaire paraît acquise : « C'est conforme à la note de Val Duchesse, souligne ce négociateur. Mais au-delà de cette prolongation qui sera limitée dans le temps, il y a une volonté manifeste d'accroître la concurrence énergétique afin de jouer sur les prix et de promouvoir les énergies alternatives.»

Comment la Belgique rencontrera-t-elle les objectifs européens en matière de lutte contre le réchauffement ? A défaut de répondre à cette question, l'Orange bleue renverrait la balle à une « task-force » composée d'experts, de scientifiques et d'économistes qui serait chargée d'élaborer un plan alternatif aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). « Il s'agira de voir non seulement comment on peut atteindre les ambitions internationales en diminuant les émissions de gaz à effet de serre de 20 %, au moins, pour 2020, mais aussi en se passant à terme du nucléaire », concède ce négociateur. Et puis, enthousiaste : « L'accord développement durable n'a plus rien à voir avec Val Duchesse. Nous sommes sur la voie de la révolution verte… »
Pas de « carte carbone »

Cette « révolution » encore théorique n'a pas retenu l'idée mise sur la table de créer à court terme une « carte carbone » allouée à chaque citoyen, à l'image des expériences menées en Grande-Bretagne : « Vous comprenez, on ne sait déjà pas faire fonctionner la carte d'identité électronique… », ironise cet autre négociateur.

Tout de suite, l'Orange bleue ambitionne de renforcer notamment les avantages fiscaux liés aux investissements économes en énergie en veillant aux ménages défavorisés. « Le tout, en concertation avec les Régions en vue d'une cohérence…»

Côté transports, l'exemplarité des politiques publiques sera visée et les flottes seront renouvelées. Par ailleurs, des incitants fiscaux seront programmés afin d'inciter les usagers de la route à privilégier les déplacements doux. Si les négociateurs semblaient d'accord pour renforcer l'importance des transports publics, le rôle de la SNCB aurait été « la » pierre d'achoppement. Il se dit que lors d'une absence du président du MR Didier Reynders, les partis flamands ont manifesté des velléités régionalistes en évoquant la représentation au sein des organes de gestion de la SNCB. Cette divergence ne semble pas avoir été levée. « Mais, elle ne devrait pas constituer non plus un point de blocage, concède ce troisième négociateur. Nous devrions aboutir ce mercredi après-midi.»

Posted in |